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Commedia



Une vie… Qu’est-ce qu’une vie ?

Ballet ininterrompu

La sienne, celle des autres, la somme de toutes les vies.

Ballet ininterrompu

Petites fourmis vaquant à leurs occupations

Seules ou en couple, écosystème du genre humain

Elle, en larmes ; lui, adulé. Elle, convoitée ; lui, abandonné


Elle, comblée ; lui, frustré

Eux, ruinés et délaissés ; eux, vainqueurs et honorés Lui, assassiné ; elle, sauvée

Elle, violée ; lui, attentionné

Lui, majestueux et conquérant pendu à son cellulaire

Elle, dans la rue errante et sans domicile

Elle et lui, habitués des soirées chics et guindées courant la nuit comme d’autres le cent mètres pour oublier leur vide, leurs affres et leur vacuité

Un enfant en haillons cherchant sa maman ensevelie sous les décombres, surpris par l’ouragan

Les autres fréquentant les soupers fins et les joutes intellectuelles comme on va au cirque

Ici, on participe aux digressions convenues et aux pensées définitives

Tandis que là, on se demande comment finir le mois, payer le loyer et donner à ses enfants une vie digne

Grandeur et décadence.


Des accidents, des incidents, des félicités ou des bonheurs

Les rues remplies de voleurs, de menteurs, de gens bien, empreints de valeurs, accrochés à leurs chimères, à leurs rêves et leurs idéaux

Croisant des gens perdus ou fervents croyants de divinités jamais apparues

Une comédie que cette vie, un ballet que ces fourmis.

Des sommités pontifient sur le malheur et la pauvreté humaine et jonglent avec l’argent comme on fait tournoyer trois balles en mousse

Les jours s’enchaînent et les semaines s’égrènent. Une fuite sans fin, une fuite en vain

Des balles, des cris et des pleurs. Des oppressés, des exécutés et des torturés

Des joies indicibles, de l’amour et du sexe.

Couples entrelacés, entremêlés. Couples jouissants. Couples légitimes ou illégitimes

Beauté féline, beauté orpheline. Laideur repoussante, laideur hideuse

Ballet de couple ébahi, où chacun pense à sa vie, n’ayant pas d’autres priorités

Une commedia dell'arte grandiloquente ou majestueuse,

pitoyable ou misérable


Ces fourmis qui vivent en même temps une si grande différence

Une course effrénée, mais ordonnée

Mélancolie des âmes errantes, tristesse des corps vivants

Ces fourmis, milliards d’anonymes loin des lumières aspirant au mieux, au bien et dont leurs actes dépendent

Poser les questions, donner un sens,

un sens giratoire ou un sens unique

Donner un sens à sa vie

Qui s’en soucie ?

Qu’est-ce qu’une vie ?

C’est tout cela et bien plus encore


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